(L1) Une matinée pour se rapprocher...

Lune du Printemps de l'Espoir,
16ème jour, matin
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Plume de l'Aube volait. Les lacs, les forêts, les volcans... La jeune guerrière planait au dessus d'Isilrà. Juste heureuse. Les nuages l'entouraient, sublimes royaumes du ciel, semblables à une neige éternelle et immaculée. Le paradis... Jusqu'à ce qu'Aube ne se demande comment se faisait-il qu'elle volait ainsi ? La jeune chatte grise leva les yeux, pour apercevoir... Un faucon. Rapace majestueux et terrifiant, fascinant et dangereux. Comme Cauchemar, en fait. Soudain, elle se sentit tomber, tomber... Les arbres en contrebas se rapprochaient à une vitesse vertigineuse. Se préparant à l'impact, Aube ferma les yeux, mais elle ne toucherait pas le sol.

Plume de l'Aube s'éveilla, l'esprit embrumé. Elle mit un temps à se calmer, troublée par ce rêve effrayant. Ce faucon, représentait-il Cauchemar ? Était-ce un rêve envoyé par le Clan des Astres du Passé ? Pour la prévenir... De quoi au juste ? D'un danger, ou autre chose ? Tant de questions, qui ne trouveraient certainement jamais leur réponse... Plume de l'Aube n'étant pas très proche du guérisseur de son clan, pas question donc d'aller lui parler de son rêve... Encore moins de son amour secret pour Cauchemar !
C'est sur ses pensées que la jeune guerrière des Flammes Ardentes se mit sur ses pattes, soucieuse. Elle pensait beaucoup trop à Cauchemar... Au point de couper tout contact avec les membres de son clan ! Aube prit donc la résolution de se rapprocher des membres des Flammes Ardentes, par exemple... Brin d'Herbe ? Elle avait beaucoup d'affection pour cette jeune chatte, sa sœur... Elle sortit donc de la tanière des guerriers d'un pas plein d'entrain, pressée de partager une après-midi avec Brin d'Herbe.
Elle trouva celle-ci devant le tas de gibier, prenant sa part quotidienne. Plume de l'Aube la rejoignit, attrapant une souris au passage, puis s'assit à côté de sa sœur.

Coucou pt'ite sœur, lança la chatte grise d'un ton qui se voulait enjoué. Ça te dirait de partir chasser toutes les deux ? J'ai entendu dire que les lapins s'étaient établis sur les pentes du volcan, t'en penses quoi ? Une petite excursion ?

Aube entama alors sa souris, dans l'attente d'un réponse. Brin d'Herbe allait-elle accepter ?

Tu sais, ça fait longtemps qu'on a pas chassé ensemble, juste nous deux...

Brin d'Herbe s'était réveillée tard ce matin, le soleil était déjà haut sur l'horizon. C'était cet astre lumineux qui l'avait réveillée, en s'introduisant entre les branches de la tanière des guerriers où elle dormait à présent. Heureusement, elle n'avait aucune patrouille prévue cet après-midi. D'ailleurs, depuis son baptême de guerrière qui avait eu lieu il y avait trois aubes, elle n'avait pas encore participé à une patrouille officielle comme celle de l'aube.
La jeune chatte ne le regrettait que peu, car ce qu'elle attendait le plus depuis sa nomination n'était autre que l'Assemblée. Comme elle avait hâte ! Cependant elle devrait encore patienter un quart de lune.
La jeune chatte tachetée sortit de la tanière des guerriers et s'étira au soleil avec délices. Puis elle se dirigea vers la pile de gibier, où elle pris une grive. Elle décida qu'elle chasserai pendant la journée, car elle n'avait pas chassé la veille, et elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir de prendre à magner maintenant.
Son oreille droite frétilla en entendant un bruit derrière elle. Elle sentit 'odeur familière de sa sœur, Plume de l'Aube. La chatte s'approcha et pris une souris, puis s'assit à côté de Brin d'Herbe. Elle avait un drôle d'air, mais la jeune guerrière ne s'en soucia pas : selon elle, on avait toujours un drôle d'air lorsqu'on venait de se réveiller. A son grand étonnement, Plume de l'Aube lui demanda d'un ton joyeux :

- Coucou pt'ite sœur, ça te dirait de partir chasser toutes les deux ? J'ai entendu dire que les lapins s'étaient établis sur les pentes du volcan, t'en penses quoi ? Une petite excursion ? Tu sais, ça fait longtemps qu'on a pas chassé ensemble, juste nous deux...

Brin d'Herbe trouva étrange en s'apercevant l'hésitation, comme de la timidité, un peu, comme si elle avait peur qu'elle refuse, dans la voix de sa sœur. Mais l'idée d'aller chasser avec de la compagnie l'enchanta. Elle finit en quelques bouchées sa proie, se passa la langue sur les babines et bondit sur ses pattes avec entrain, sa fougue d'apprentie ne l'ayant pas quittée avec son nom de novice.

Pas de problème, très bonne idée ! On y va ?

La réaction de Brin d'Herbe ne se fit pas attendre. Celle-ci bondit sur ses pattes, enthousiaste.

Pas de problème, très bonne idée ! On y va ?

Plume de l'Aube hocha la tête, amusée par la fougue de sa jeune sœur. Les deux chattes se dirigèrent donc vers la sortie du camp, et Aube en profita pour saluer les anciens, puis elles partirent tout droit en direction du volcan éteint. En chemin, elles croisèrent quelques souris pas bien dodues, qu'Aube laissa filer entre ses pattes, laissant à Brin d'Herbe le soin de les attraper si elle le voulait.

Alors, ta nouvelle vie de guerrière ? Tu t'y plais ?

Attendant la réponse de sa sœur, elle releva la tête et huma l'air doucement.

On est pas très loin du Torrent. Ça te dit d'aller faire un tour ? La première arrivée !

Cette fois-ci, la jeune chatte grise n'attendit pas la réponse de Brin d'Herbe, et fonça vers sa destination, zigzagant entre les arbres. Le vent caressait sa fourrure et soufflait tout autour d'elle, ses pattes semblaient ne plus toucher le sol. Une forme rousse passa à quelques pas d'elle. Brin d'Herbe ? Sûrement. Aube se reprit juste à temps, évitant de justesse une branche basse qui alla fouetter son museau. Elle sauta ensuite par dessus un tronc tombé il n'y a pas très longtemps, puis escalada un tas de pierres à la vitesse de l'éclair. Enfin, elle pila net devant le torrent, à deux doigts d'y tremper ses pattes. Aube tourna la tête : A quelques pas, Brin d'Herbe l'attendait.

T'as gagné ! Lança Plume de l'Aube à sa sœur. D'un autre côté, me battre à la course, c'est pas si compliqué... Après un coup de patte affectueux à la gagnante, la jeune chatte grise reprit. On se repose un peu ?

Elle baissa ensuite la tête vers le torrent, et se désaltéra, puis s'assit.

[Désolée pour le retard :s]

Alors, ta nouvelle vie de guerrière ? Tu t'y plais ?

Brin d'Herbe n'eut pas le temps de répondre, sa sœur continua :


On est pas très loin du Torrent. Ça te dit d'aller faire un tour ? La première arrivée !

Plume de l'Aube s'élança sans attendre, et Brin d'Herbe la suivit aussitôt. La jeune chatte était pleine d'entrain et était de nature particulièrement vive et rapide. Elle dépassa la chatte grise sans trop de difficultés et arriva au torrent, triomphante.


T'as gagné ! D'un autre côté, me battre à la course, c'est pas si compliqué... La chatte donna un coup de patte à sa soeur. On se repose un peu ?

Brin d'Herbe regarda Plume de l'Aube. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas chassé avec elle ! Ça lui rappelait son enfance. La jeune chatte rousse et noire s'assit à son tour et demanda à sa sœur :

- On fait quoi ? Chasse ? Ou bagarre ?

L’œil malicieux, Brin d'Herbe se jeta sur Plume de l'Aube. Elle la poussa au flan de ses pattes avant tendues pour la faire tomber.

Brin d'Herbe s'assit aux côtés de Plume de l'Aube. La jeune chatte grise tourna la tête vers sa sœur, appréciant le vent dans son pelage. Comme elle s'y attendait, Herbe ne voulait pas se reposer, et lança :

On fait quoi ? Chasse ? Ou bagarre ?

Aube eut à peine le temps de répondre que sa sœur était sur elle. Elle sauta sur ses pattes, esquiva Brin d'Herbe et fondit sur elle le plus vite qu'elle le put. Son adversaire la poussa pour la faire tomber, et elles roulèrent toutes les deux, ombres gris pâle et rousse sur l'herbe verdoyante. Aube tendit ses pattes pour repousser sa sœur. Brin d'Herbe était bien trop rapide ! Elle était une guerrière incroyable... Heureusement, Aube pouvait toujours rivaliser, en partie grâce à la petite taille de son adversaire. Herbe resta sur le dos un court instant, ce qui permit à sa sœur de lu sauter dessus, l'écrasant de tout son poids. La chatte rousse et noire se débattit, et Aube finit par lâcher prise, exténuée. Herbe en profita pour fondre sur elle, et cette fois-ci, sa sœur n'essaya même pas de lutter.

Tu la tire d'où, toute ton énergie ?

Elle attendit un moment, puis reprit :

En tout cas, bravo ! Je n'aimerait pas avoir à te combattre lors d'une guerre...

Aube ponctua ses paroles un coup de patte amical, puis s'étendit sur une pierre plate chauffée par le soleil, savourant la chaleur des rayons sur son pelage...

On chasse maintenant ?

Tout en prononçant ces mots, la guerrière gris perle baissa la tête ... Elles n'avaient pas besoin de chasser, leur clan était déjà approvisionné par les autres ! Elle se sentait coupable chaque jour, de voler la nourriture des clans plus pauvres... Néanmoins, elle n'en montra rien à sa sœur, et feignit de s’intéresser à une fourmi qui escaladait une pierre non loin de là...

Si Aube eut plaqué au sol Herbe pendant un instant, cette dernière réussi à se dégager pour avoir le dessus. Une fois relevée, Aube demanda :

Tu la tire d'où, toute ton énergie ? En tout cas, bravo ! Je n'aimerait pas avoir à te combattre lors d'une guerre...

Herbe baissa la tête, gênée mais flattée et frétilla de l’oreille sous le coup de patte de la chatte grise. Sa sœur continua :

On chasse maintenant ?

Sur ses mots elle baissa la tête, comme assaillie de pensées tristes. Elle fit mine de s'intéresser à une fourmi, mai Herbe ne fit pas dupe. Elle s'avança vers sa sœur en écrasant la fourmi, et lui passa sa queue le long de son flanc pour la réconforter.

Je ne sais pas à quoi tu penses, Plume de l'Aube. Mais ne soit pas triste. Cette erre lugubre passera (je parle des HG, bien-sûr). Touts nos soucis, toutes les choses qui font du mal, toutes les problèmes ne sont dus qu'à un seul fautif : le Clan Suprême. Personne ne doit se sentir coupable. Il faut lutter et ne pas baisser la tête pour que tout cela cesse. Au fait, pour mon énergie, je la tire de l’optimisme et de l'espoir.

Lorsque Brin d'Herbe écrasa la fourmi, Aube redressa la tête. Elle sentit la queue de sa sœur contre elle, et sourit.

Je ne sais pas à quoi tu penses, Plume de l'Aube. Mais ne soit pas triste. Cette erre lugubre passera. Touts nos soucis, toutes les choses qui font du mal, toutes les problèmes ne sont dus qu'à un seul fautif : le Clan Suprême. Personne ne doit se sentir coupable. Il faut lutter et ne pas baisser la tête pour que tout cela cesse. Au fait, pour mon énergie, je la tire de l’optimisme et de l'espoir.

Dans le discours de la chatte rousse et noire, Aube ne retint qu'une chose :

" Il faut lutter et ne pas baisser la tête pour que tout cela cesse."

Est-ce que... Tu penses vraiment cela ? Qu'il faut se battre contre le clan Suprême ? Même si...

Elle ne termina pas sa phrase, se rendant compte juste à temps qu'elle était à deux doigts d'avouer qu'elle aidait les autres clans en cachette. Elle ne pouvait pas prévoir la réaction de Brin d'Herbe, aussi décida-t-elle de se taire... Pour l'instant. Bref, Aube était discrète, très discrète, et jamais personne ne l'avait surprise en flagrant délit d'aide aux autres clans, et elle ne comptait pas se trahir maintenant.Elle se tut donc, et se contenta d'attendre la réponse de sa sœur, en se disant qu'elle aviserait ensuite.

Enfin... On va chasser ?

Est-ce que... Tu penses vraiment cela ? Qu'il faut se battre contre le clan Suprême ? Même si...

Aube se tut soudain. Herbe agita la queue. Sa sœur lui cachait quelque chose, elle en était sûre. Mis si il ne ne lui disais pas quel était son secret, il fallait respecter son choix, aussi la jeune chatte rousse décida de ne pas la tanner avec ça, malgré sa curiosité.
Brin d'Herbe cogita pendant quelques instants sur la réponse d'Aube. Comme beaucoup de chats, l'idée d'attaquer le Clan Suprême ne lui plaisait guère. Mais Herbe était certaine que de nombreux membres des Clans ne voyaient pas le problème comme elle. Alors, soit c'était elle qui était folle, soit c'était les autres.
Aube la tira de ses pensées :

Enfin... On va chasser ?

Herbe ne répondit pas tout de suite à la dernière question, mais à la première :

Se battre... ça dépend ce qu'on appelle "se battre". Se battre ne veut pas dire "affronter par le force", du moins pas forcément. Enfin, pour le moment, tout ce que nous pouvons faire, c'est rester zen et ne pas perdre courage.

Puis, sa gravité inhabituelle envolée, elle bondit sur ses pattes, et lança joyeusement :

Mais tu as raison, allons chasser ! Je paris que j'attrape une proie e plus que toi !

Brin d'Herbe agita la queue. Visiblement, elle se doutait de quelque chose... Plume de l'Aube se prépara à subir un assaut de questions, mais, à sa grande surprise, la chatte rousse tet noire se contenta de répondre,

Se battre... ça dépend ce qu'on appelle "se battre". Se battre ne veut pas dire "affronter par le force", du moins pas forcément. Enfin, pour le moment, tout ce que nous pouvons faire, c'est rester zen et ne pas perdre courage.

La chatte grise écarquilla les yeux, surprise. Herbe commençait à s'assagir...
Et ça ne lui ressemblait pas. Pourtant, la chatte rousse et noire se redressa aussitôt, et, tout son sérieux envolé, redevint la chatte hyperactive qu'elle avait toujours été.

Mais tu as raison, allons chasser ! Je parie que j'attrape une proie de plus que toi !

Et Aube, le sourire aux moustaches, la regarda détaler, avant de partir à son tour en quête d'une proie. La chatte gris perle se tapit contre le sol, guettant le moindre bruit, le moindre tremblement des herbes hautes. Rien.
Au bout d'un moment, un lapin émergea des buissons... Pour foncer tout droit vers un second buissons, se rendant compte de son erreur.
Trop tard. Elle l'avait repéré... Et quelques instants plus tard, ses pattes enserraient sa proie... Je vous épargnerais les détails, mais ce ne fut pas beau à voir, et quelques coups de griffe plus tard, la gorge du lapin fut tranchée.
Deux autres souris finirent aux côtés du lapin, mais la terre ferme n'était pas très giboyeuse aujourd'hui... Aussi Aube se dirigea vers le torrent, dans l'espoir de perfectionner sa technique de pêche, et d'attraper quelques truites !
Mais rares étaient celles qui s'approchaient du bord. Plume de l'Aube avait beau se tapir contre le sol, rien de venait. Elle grimpa alors sur un arbre, s'approcha lentement... Elle jouait avec le feu, et elle le savait. Mais elle aimait cela. Cette sensation de l'adrénaline qui courrait dans son corps, cette certitude qu'à chaque instant, la branche pourrait lâcher.
Mais elle ne lâcha pas.
Avez vous déjà remarqué ? C'est rarement dans une situation dangereuse que l'on rate. Souvent, c'est lorsque la pression retombe, et que l'on marche tranquillement après avoir couru à une vitesse affolante que le pire survient.
Et c'est ce qui arriva.
Aube était sur le tronc. Presque sur la terre ferme. Encore une branche...
Et c'est là qu'elle glissa.
Elle fendit les flots dans une gerbe d'éclaboussures, feulant de terreur, se débattant.

Brin d'Herbe !

Brin d'Herbe repéra sans mal un mulot, la tête enfouie sous une feuille. La prise était facile. La jeune chatte rousse bondit et tua la bête d'un coup de griffe. Satisfaite, elle enterra sa proie.Un peu plus loin, elle attrapa un lapereau brun et, bientôt, une grive attrapée "à l'arrache", dans un saut de dernier recours lors qu'elle s'envolait, s'ajouta à la petite réserve de gibier. Alors qu'elle longeait les bois qui bordaient la rivière, un bruit lui fit dresser l'oreille. Une odeur familière parvint à sa truffe, et Brin d'Herbe devina que sa sœur n'était pas loin, et qu'elle se dirigeait vers la rivière. Que comptait-elle trouver là-bas ? Seul le Clan des Étoiles le savait. Enfin, Plume de l'Aube n'est pas ma sœur pour rien, songea Brin d'Herbe. Elle aussi aime faire des choses hors du commun et essayer toujours partout de trouver du gibier, sûrement.
La jeune chatte rousse continua sa chasse. Elle avait repéré une souris qui grattait la terre près d'une racine. Les oreilles dressées, le ventre plaqué contre le sol, Herbe avança lentement vers sa proie, le plus silencieusement possible. Soudain un cri retenti. Et la souris fila se réfugier dans les ronces. Herbe fit volte-face, le pelage hérissé d'indignation. Qui avait été assez doué pour pousser un miaulement si aigu et retentissant pile au moment où elle chassait sa proie ?
Elle avança de quelques pas vers la rivière, l'oreille tendue. Un autre bruit retenti, mais un feulement cette fois. Un feulement de terreur ! Aube était en danger ! Aussitôt toute fureur envolée, Herbe s'élança vers la rivière. Elle fila à toute allure à travers les arbres, guettant le moindre signe de la chatte grise. Elle vit alors qu'une branche d'un des arbres qui surplombaient la rivière étaient cassée, et trempait dans l'eau, et surtout, elle bougeait ! Redoutant le pire, Herbe accéléra encore vers le lieu repéré. Juste à temps pour voir une patte argentée et un museau glisser de la branche, les griffes labourant l'écorce.

- Non !, hurla Herbe.

Sans l'ombre d'une hésitation, elle sauta dans le courant. Aussitôt des griffes glacées se refermèrent sur elle, mais elle lutta pour garder la tête hors de l'eau, et répara Aube, à une longueur de queue d'elle. Elle se laissa emporter un instant par le courant, puis, au moment où elle passa à sa hauteur, Herbe tenta de saisir sa soeur entre ses crocs. Elle failli la louper, mais elle réussi à refermer ses mâchoires sur la queue de la chatte grise. Elle marmonna une excuse, la bouche pleine d'eau et commença à nager vers la rive avec difficulté, mais dérivant inexorablement.

- Bas des pattes pour rester hors de l'eau ! hoqueta-t-elle à Aube.

Une ombre. Une forme vague, flamboyante. Puis, l'instant d'après, le courant déchaîné a emporté Plume de l'Aube un peu plus loin, la mettant hors d'atteinte de la silhouette familière.
Dans la tête d'Aube, les images se succèdent. Son museau est submergé par l'eau glacée, elle se débat, remonte, coule à nouveau... Du désespoir, de la panique, une confusion totale, mais aussi une formidable rage de vivre s'emparent d'elle. Elle lutte, et luttera jusqu'à ce qu'elle s'épuise de fatigue.

Je ne veux pas mourir... Pas comme ça.

Soudain, en un éclair de lucidité, elle se rappelle de la silhouette rousse aperçue un peu plus tôt, et...

HERBE ! Ne saute pas !

Trop tard. Le bruit d'un plongeon résonna non loin d'Aube. Celle-ci voulut crier à sa soeur de sortir de l'eau, mais une vague l'engloutit, la forçant à battre des pattes pour respirer à nouveau.
Soudain, au poussa un nouveau cri, de douleur cette fois, qui couvrit le tumulte du courant déchaîné. Des crocs se refermèrent sur sa queue, ce qui causa à la chatte une douleur affreuse. Comprenant que Brin d'Herbe tentait de la ramener au bord, Aube s'appliqua à battre des pattes, ignorant sa queue qui semblait en sang...
S'en suit une éternité de détresse, de galère pour nos deux jeunes chattes. Un instant, la rive semblait à un coup de patte d'elles, et, une vague plus tard, le bord était à nouveau inaccessible..
Il fallait sortir au plus vite. Les pattes d'Aube s'engourdissaient, sa vision se troublait... Il fallait agir au plus vite, ou c'était la mort assurée.
Plume de l'Aube n'avait aucun plan, et ne pouvait pas demander son avis sur la question à Herbe, aussi décida-t-elle de faire ça comme elle le sentait...
Ça passe ou ça casse. Alors que les deux chattes étaient à nouveau près du bord, Aube se laissa emporter au lieu de lutter une énième fois. Rassemblant toute sa force, elle hurla,

Laisse toi faire !

Herbe allait-elle obéir ? Plume de l'Aube l'espérait. Sans plus réfléchir, la chatte grise se dégagea de la prise de sa soeur, et se laissa balotter par le courant.
Lorsqu'elle passa non loin du bord, elle prit appui sur la terre friable de la rive, saisit Brin d'Herbe par le flanc, la tira en sécurité... Et s'écroula.
Incapable de bouger, elle rassembla sa dernière réserve d'énergie pour signifier à Brin d'Herbe qu'elle était toujours consciente, puis la laissa gérer la suite, épuisée et grelottante.

{BRIN D'HERBE}

La lutte pour sortir fut sans repos. Herbe sentait à la fois les efforts d'Aube et les siens pour se sortir de cette panade faiblir à chaque mouvement. Soudain, alors que l'eau commençait à l submerger, Herbe entendit sa sœur hurler :

Laisse toi faire !

Quoi, se laisser faire ? Elle ne voulait pas qu'elles meurent comme ça n'est-ce pas ? Mais la jeune chatte compris bientôt, et elle obéi. Aube se laissa glisser dans le courant et elle repris pattes sur un banc de sable avancé dans la rivière. Herbe la rejoint avec son aide. Elle vit avec inquiétude que la chatte argentée s'était écroulée au sol ; elle n'avait pas perdu connaissance, mais c'était tout juste, apparemment. Impuissante, Herbe se contenta de s'ébrouer, puis de se blottir contre Aube et de lui lécher la pelage à rebourse-poils poue la réchauffer. Au bout d'un long moment, Herbe demanda d'une voix rauque :

Mais qu'est ce qui t'a pris de grimper sur cette branche morte ?

Tremblante, à peine assez consciente pour comprendre ce qu'on lui disait, Aube se sentait partir vers l'inconscience... Non, pas maintenant ! Une voix, lointaine et rauque, lui parvint :

Mais qu'est ce qui t'a pris de grimper sur cette branche morte ?


Ne souffle court, Plume de l'Aube ne sut que répondre.

Je.. Je ne sais pas. Je pensais qu'elle n'allait pas craquer... J'y étais presque, tu sais...

Mais presque, ce n'est pas suffisant. Et dire qu'elle avait failli y laisser sa vie, et celle de sa soeur en prime.. La chatte grise se promit de ne plus jamais prendre de risques inutiles. Elle n'était plus une apprentie...

En ce moment, c'est moi qui fait les bêtises, et toi tu deviens sage.. Lança-t-elle avec un sourire. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Les derniers mots se perdirent dans un murmure à peine audible. Plume de l'Aube ferma les yeux.

Désolé, je peux pas.. Tu crois que tu peux aller chercher quelqu'un ?

Aube en dotait. Brin d'Herbe était aussi fatiguée qu'elle.. Qu'allaient-elles faire ? Les paupières toujours closes, la chatte grise accueillit avec soulagement l'inconscience qui lui tendait les bras...

[Brin d'Herbe]

Je.. Je ne sais pas. Je pensais qu'elle n'allait pas craquer... J'y étais presque, tu sais...
En ce moment, c'est moi qui fait les bêtises, et toi tu deviens sage.. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?
Désolé, je peux pas.. Tu crois que tu peux aller chercher quelqu'un ?

En la voyant les paupières clauses, Brin d'Herbe tenta de ne pas céder à la panique. Elle ne préférait pas aller chercher du secours, elle était elle-même trop fatiguée, elle irait trop lentement, et, même si elle n'osait le dire pour ne pas vexer sa sœur, elle avait peur que celle-ci se fasse prendre par un patrouille adverse ou autre, en bref, elle avait peur de la laisser toute seule. Herbe réfléchis. Peut-être sa souer avaite elle encore de l'eau ? Elle eut alors une idée : elle glissa son épaule ous celle d'Aube pour la surélever, de façon à ce quelle puisse mieux respier, aùmis surtout recracher de l'eau s'il en restait dans ses poumons.

Aussitôt que je recrachai toute l'eau que contenaient encore mes poumons, je me sentis plus libre, revenant de justesse à la raison. Ma respiration se ralentit, lentement, jusqu'à revenir à un rythme normal. Je me sentais beaucoup mieux, mais je devais toujours lutter pour ne pas sombrer dans l’inconscience, laissant Brin d'Herbe seule. Lorsque je me sentis la force de marcher, je lui fis un signe de la tête, incapable de parler. Nous nous mîmes donc en route, mais je voyais bien que Brin d'Herbe fatiguait, j'étais bien trop lourde, et elle subissait également les séquelles de ce plongeon dans l'eau. Je m'arrêtai donc et m'affalai sur le sol, puis, au bout d'un petit moment de silence :

Va chercher un chat au camp. Tu peux encore marcher, mais pas me porter, et en cas de danger je saurais me cacher. Bonne chance !

Je me traînai jusqu'à un buisson, attendant la réponse de ma sœur...

Sur un signe de tête de sa sœur, Brin d'Herbe l'aida à se lever et la soutint pour le chemin jusqu'au camp. Cependant, la jeune chatte tachetée se sentait faiblir à chaque pas. Elle commençait à avoir froid, et elle tremblait, elle sentait ses pattes menacer de se dérober sous elle, et la tête lui tournait.
Plume de l'Aube du le sentir, car elle s'effondra sur le sol et se traîna sous un buisson en disant :

Va chercher un chat au camp. Tu peux encore marcher, mais pas me porter, et en cas de danger je saurais me cacher. Bonne chance !

Brin d'Herbe essaya de faire quelques pas et s'aperçut que, effectivement, elle pouvait marcher normalement. Pas courir, mais au moins marcher. Elle s'assit cinq secondes le temps de récupéré un peu. Puis elle se leva et partit chercher de l'aide au camp. Elle essaya de na pas marcher trop vite, il ne fallait pas qu'elle se fatigue trop vite.

[et là...? J’introduit quelqu'un dans le rp ou...?]

C'était une journée calme, aujourd'hui. Enfin, jusqu'à ce qu'une guerrière tigrée n'arrive au camp, boitillante et à bout de force...
Brin d'Herbe. Qu'est-ce qu'il lui était arrivé ? Elle me montra une direction, tâchant de m'expliquer ce qu'il se passait, et je compris rapidement qu'il y avait Plume de l'Aube dans l'histoire... Je pensais immédiatement à un danger, et m'élançai sans réfléchir. Je pressai la guerrière tout le long du trajet...

Lorsque nous arrivâmes enfin à l'endroit où était Plume de l'Aube, je la vis, affaiblie, couchée, bien plus mal en point que sa soeur. Une chance qu'elle soit si légère ! Je la soutins avec d'infinies précautions, mais ce poids mort m'épuisa rapidement, tandis que Brin d'Herbe avait de plus en plus de mal à nous suivre. Finalement, je m'arrêtai et m'assis, espérant obtenir une réponse concrète :

-Que s'est il passé ?