(L1) Pas de compagnie, pas de vie (PV Cristal, Lune & Fauve)

13ème jour de la lune du Printemps de l'Espoir, matin




Nuage Fauve s'étira de tout son long et s'ébroua pour déloger les brins de mousse qui s'étaient accrochés à son pelage. Il s'assit bien droit sur sa litière, et balaya de son regard gris la tanière. Il se passait quelque chose d'anormal. Une brume épaisse s'infiltrait à l'intérieur des branchages, l'air sentait le brûlé. En un éclair, il compris. Le feu ! Il voulut bondir sur ses pattes mais resta solidement accroché au sol, immobilisé par une force invisible. Il voulu crier, mais aucun son ne sortit de sa gueule. Terrifié il vit une ombre foncer vers lui, une ombre qui prit des formes et se dessina en une image. Une scène. Il vit défiler, foncer sur lui et le traverser l'image de sa sœur défunte, son camp, le torrent... Un bourdonnement retentissait à ses oreilles, un horrible bruit mêlant des plaintes de chats, le grondement du feu et le fracas d'une cascade. Paniqué, il regarda une dernière image arriver sur lui ; en même temps, parmi le brouhaha qui lui vrillait les tympans, bruit s’amplifia, un cri, un hurlement. L'image d'une gueule grande ouverte apparu devant ses yeux, et il parvint à comprendre ce que disait le hurlement : "Tu dois agir! Fait quelque chose pour nous, je t'en supplie, tu vois bien que nous souffrons ! Tu es l'un des..."
Le hurlement devint de plus en plus aigu, si bien qu'il ne compris pas le dernier mot.
Le jeune chat se réveilla en sursaut, empêtré dans la mousse, haletant. Il se redressa et, exactement comme dans son rêve, regarda autour de lui et secoua sa fourrure fauve. Seulement, aucune voix ne vint lui tordre les oreilles. La tête d'un apprenti apparut à l'entrée de la tanière, et lui dit :

- Ton mentor est malade. Tu n'auras pas entraînement aujourd'hui, tu peux disposer.

Nuage Fauve le regarda un instant, l'esprit encore embrouillé, puis hocha la tête. Rien de mieux qu'une petite balade sur la plage pour lui faire oublier ce mauvais rêve.
Il se leva, sortit. C'était un jour venteux, mais chaud. Le jeune chat regarda autour de lui, puis sortit du camp.



L'abondante fourrure de Nuage Fauve, battue par le vent, était hirsute. Mais il était bien là, assis sur le sable. C'était comme si le vent chassait les brouillards de son cauchemars. Était-ce un simple rêve ? Ou un prémonition ? Il n'en savait rien. Toujours était-il que c'était la deuxième fois qu'il faisait ce songe. Une odeur familière lui parvint aux narines. Il dressa les oreilles, et crut entendre un bruit ténu. Un branche qui se cassait, ou quelque chose dans le genre. Il se retourna et vit les fougères qui bordaient a plage frémir.

- Qui est là ? demanda-t-il d'une voix fore.

Il n'avait pas peur, il était en territoire neutre. Et parler à quelqu'un lui ferait du bien.

La couleur douce du soleil me tira de mon sommeil, encore une belle journée ! Mais le vent me pris en surprise quand je sortis de la poupounnière, je décidas donc de rester un peu au chaud auprès de mes sœurs et de ma mère. Seulement, quand je vis Nuage Fauve sortir du camp dans un drôle d'état, ma curiosité incessante se réveilla et je le suivit à pas lent. Quand je regardais attentivement Nuage Fauve, je voyais que quelque chose n'allait pas chez lui. Il devait sûrement réfléchir vu que sans entraînement, je faisais beaucoup de bruit. Nous marchions pendant quelques minutes quand je sentis une chose douce sous mes pattes. Du sable ! Nuage Fauve se dirigeais alors vers la mer, cet endroit si paisible mais inconnu pour moi. Le vent frais et le paysage bleuté me fascinait, et s'en vraiment faire attention je marcha pour mieux voir la mer. Et je n'aurais pas dû...Nuage Fauve n'était plus qu'à quelques queues de renard de moi, et une feuille portée par le vent voleta au-dessus de moi. Je ne pus résister et l'attrapa, provoquant une bruit de frottement. Mais un bruit plus fort encore couvra celui que je venais de faire. Nous étions donc trois. Le jeune apprenti se retourna et lança d'une voix forte : Je n'osais pas bouger, peut-être qu'il ne s'adressais pas à moi mais à l'inconnu.

- Qui est là ?

Je n'osais pas bouger, peut-être qu'il ne s'adressais pas à moi mais à l'inconnu. J'avais raison, une jeune chatte sortis des fourrés et se planta devant Nuage Fauve. Je ne pus m'empêcher de regarder sans vouloir pour autant sortir de ma cachette.