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||| Ton chat ||| Noms : Secrets de la Rose ~ Étoile de la Rose ~ Souvenir de la Rose Age (en lunes): 18 Lunes Rang: Lieutenante (?) Clan: Nuit Noire Sexe: ♀
||| Caractère ||| Je ne sais pas qui je suis, ni comment je devrais être. Je parle, parfois, je rie peu, mange, saute, apprends, instruis, vis, mais d'une manière gauche, maladroite, cherchant mes mots, ne sachant vraiment si ma place est ici ou bien dans mes souvenirs, je pense plus, je ne songe plus, ne rêve plus, libérant mon esprit de tous parasites je ne suis qu'un corps sans âme qu'un vieux chat a dû emporter avec lui ...
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||| Histoire ||| Affalée sur ma paillasse je soupire alors que la Lune brille un peu plus, je pense à lui, il me semble que son allure spectrale se reflète dans l'astre lunaire. Le ciel d'encre ne se plie pas dans un tendre sourire comme quand nous jouions ensemble jadis, aujourd'hui il est froid, plat, sans vie face à mon corps vide d'émotions. Sans même que je puisse la retenir une larme coule sur ma joue et vient s'éclater sur le sol crasseux de ma tanière, bientôt une deuxième la rejoint, inondant peu à peu mon visage, je gémis avant de laisser les souvenirs s'emparer à nouveau de moi.
Il est tôt, le soleil se lève à peine et une légère brume s'est levée sur la plaine, mais nous nous en fichons, la rosée du matin trempe nos fourrures fouettées par le vent d'hiver, nous n'en n'avons que faire, nous sommes libres, seuls tous les deux, je le guide un peu dans la clairière même si il n'aime pas ça, ses deux yeux vitreux ne lui servent maintenant plus à rien, je suis sa béquille, il ne l'admettrait pas mais j'ai raison, sans l'autre nous ne sommes pas grand chose, deux éclopés, l'un de raison l'autre de corps, vivant des aventures que seuls eux peuvent comprendre. Et dans un muet accord cela nous convient, nous éprouvons dans nos cœurs le plus pur des sentiments, celui qui parait si candide à ceux qui ne le vivent pas, nous sommes amoureux.
En sursaut je me réveille, trempée non plus de larmes mais de sueur, la Lune a continué sa course sans moi alors que mon poitrail se soulève au rythme de mes respirations saccadées, je tremble maintenant, et pourtant je sais que le cauchemar n'est pas fini, dès que Morphée s'emparera encore de moi, ses griffes sombres se planteront dans mon cœur et pour la centième fois je le verrais mourir.
Le soleil se couche à l'horizon, je rentre de la chasse, mulot en gueule, son sang tâchant mes crocs de neige, je me stoppe brutalement quand je vois au loin une masse affalée sur la terre, se soulevant difficilement dans un râle rauque, mon cœur cesse alors tout mouvement dans ma poitrine écarlate, sans une pensée mes muscles me projettent vers lui, priant les seuls Dieux que je connais alors que j'arrive à ses côtés, son pelage gris semble blanc de peur, ses prunelles pâles s'agitent frénétiquement dans le noir qui l'habite, il renifle, frémis en reconnaissant mon odeur, nos yeux s’humidifient alors que je me colle à lui, me trempant de son sang, sentant son corps froid contre le mien égoïstement tiède. Je ne murmure que des balbutiements incompréhensibles, avant que, avec un effort qui lui paraît sans doute herculéen, il pose sa patte sur ma bouche, puis susurre un chut de sa voix torturée, avant de partir il réussit à prononcer ces mots qui se gravent immédiatement dans ma vie : Je ne suis pas un monstre, il ne m'a pas cru, je ne suis pas un monstre puisque je t'aime. Il lève son regard vers mon visage et pour la première fois il semble m'apercevoir, il souffle Tu es belle avant que sa tête ne retombe lourdement sur la terre humide. Quelques secondes je demeure sans trembler avant de me jeter sur lui, hurlant, lui ordonnant de revenir, de ne pas partir, je le pousse doucement vers le côté mais sa poitrine reste horriblement immobile, aucun résonnement familier ne résonne à l'intérieur. Creuse, impossible de verser une seule larme, je crie une dernière fois avant de m'écraser dans la flaque de sang qui se forme autour de lui et décide de me laisser mourir tandis que le néant m'emporte.
Encore une fois je m'extirpe de mes rêves, recule et trébuche avant de m'écrouler sur la paroi humide qui m'abrite du dehors, si seulement cette patrouille ne m'avait jamais trouvé, si seulement je n'avais pas guéri, si seulement je n'étais pas trop lâche pour le rejoindre ....
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