Une chute sans fin!

La journée avait bien commencé. Mes petits allaient bien, mon compagnon aussi, je n'avais pas d’inquiétudes particulières.. J'avais aidé à former les patrouilles, mais on ne m'avait pas laissé sortir de la pouponnière. On m'accusait d'être pressée d'en sortir ! J'étais chef, et j'avais un clan à gérer, quand même ! Et non, tous me disais de me ménager, de me reposer, j'en passe et des meilleures.. J'avais quand même vu pire ! Mais finalement, j'avais réussie à négocier. Le matin, je restais tranquille, mais l'après-midi, je sortirais ! Et maintenant, c'était l'heure de la délivrance, de ma promenade. D'un pas rapide, je laissais mon esprit vagabonder dans le décor, les couleurs me sautant aux yeux après plusieurs jours dans la pouponnière. Qu'il était bon de sortir ! Il aurait même put pleuvoir, mon humeur était inaltérable, et j'aurais encore trouver à être heureuse. Me promenant, errant même, sans aucun but si ce n'est profité de cette semi-liberté, je laissais mes sens se divertir, la brise était fraîche, et m'amenait les odeurs de la forêt. Mes pattes, quand à elles, sentaient les feuilles et la terre, un délice. D'ailleurs, m'asseyant, je levais le museau, oreille tournée vers les bruits qui m'entourais. Et si je chassais ? Après un bref instant de concentration, je trouvais la proie idéale. Un lapin ! M'approchant sans un bruit, plus discrète qu'une souris, je gardais les sens aux aguets, guettant tout problème dans ma chasse. Lentement, pas après pas. Je sentais mes muscles rouler sous ma fourrure avec délice.. Mais d'un coup, alors que je me préparais à bondir sur le lapin qui mangeait, me tournant sottement le dos, je m'arrêtais, immobile. Il me semblait bien avoir entendu quelque chose. Comme un cri.. Je me tournais rapidement, faisant fuir ce qui avait été ma proie, et partais en courant vers la source du bruit. D'ailleurs, les cris s'estompaient vite, et bientôt, je me repérais plus à l'odeur. Un chat était ici, et visiblement, il ne venait pas de mon clan, l'odeur étant trop force pour cela. Cherchant, paniquée qu'il eu put arriver malheur à une voix si aiguë, si enfantine, je tentais de me concentrer, de refouler cette panique. Pour y arriver, il me fallait être méthodique. Où menait l'odeur ? Vers le Lac de Feu ! Courant aussi vite que je le pouvais, je ne pensais plus, ou peu, pour ne pas permettre à l'angoisse de resurgir. Non, ce ne pouvait pas être un de mes chatons, il commençait à peine à ouvrir les yeux ! Bientôt, j'arrivais à destination, et ma tête se tourna instinctivement vers une tâche dans l'eau. Sans hésiter, je me jetais à l'eau, pour repêcher le petit corps, qui gigotais encore un peu, mais si faiblement que je m'en inquiétais vite. Attrapant la peau du cou de la petite chatte rousse, je donnais des coups de pattes dans l'eau pour remonter, brassant rapidement l'air. Une fois à la surface, je tentais de la tourner, que sa tête soit en dehors de l'eau. Puis, après quelques instants de nage, je la déposais au sol. Son odeur, quoi que mouillée, était celle du clan des Flammes Ardentes. Que lui était-il arrivé ? En tout cas, mon coeur se serrait en la voyant, toute petite, le poil gonflé d'eau, les yeux clos, la respiration inégale. Je me mettais donc au travail, appuyant doucement sur son thorax, pour lui faire recracher de l'eau, si elle en avait ingurgitée.

Le petit corps raide devenait plus mou à chacun de mes coups de pattes. C'était gentil, bien sûr, et ça ne pouvait pas lui faire mal. Juste l'aider à recracher de l'eau, à reprendre une respiration normale. Brusquement, sa petite tête eu un soubresaut et elle se mit à recracher de l'eau. Pas autant que je l'imaginais, mais une quantité suffisante pour se noyer. Elle aurait put mourir. Cette sortie était donc plus que bienvenue. Elle était importante, elle avait sauvée une vie. Pour combien de temps encore ? Chassant de ma tête les Hunger Games, je me concentrais sur l'apprentie -simple déduction en vue de sa taille-. Son pouls devenait de plus en plus régulier, tandis que je la vis se battre contre ses yeux, enfin, elle les ouvris, et me regarda. Ces grands yeux me regardaient, plus reconnaissant qu'ils ne surent me le traduire. Elle était consciente d'avoir frôlée la mort. Il s'en était fallut de peu. Mais que faisait-elle, si loin de son clan ? Oui, elle venait du clan des Flammes Ardentes. Bientôt, je m’enquérais de cette information-ci, mais avant, elle déclara;

- Merci beaucoup, euh je ne te connais pas, comment appelle tu? Je voudrais remercier ma sauveuse et connaitre son nom pour que mon clan soit reconnaissant envers toi !

Et bien, elle était reconnaissante, cette petite ! Mais tout de même.. Que son clan soit reconnaissant envers moi ? Non, vraiment, non, pas vraiment.. Possible. Pas de mon point de vu, en tout cas, son clan était plus "puissant" que le mien. Mais quand même, je lui donnais mon nom;

- Je m'appelle Etoile Naissante, et je n'ai fais que ce que je devais faire. Mais que fais-tu par ici, si loin de tes terres ?

Puis, après lui avoir donné un coup de langue sur le poitrail, pour la réchauffer, je continuais;

- C'est gentil de ta part, mais je ne pense pas que ton clan soit reconnaissant d'une quelconque façon au mien..

Elle essaya ensuite de se lever, mais ses petites pattes ne la soutinrent pas, et elle retomba au sol. Pour lui éviter un autre choc, je la rattrapais, et la posais contre moi, en attendant de trouver un endroit plus au sec, plus à l'abris. Ah, voilà ! La chatte semblait complètement endormie, lessivée par sa presque noyade, et se laissa faire sans un mot. Je la portais par la peau du cou, comme on fait avec un chaton, pour ne pas la traîner contre le sol et lui faire mal. Nous arrivions sous le couvert d'un gros arbre, pas forcément à l'ombre, mais à l'abris des choses et regards. Là, je me sentais déjà plus tranquille. Je commençais à m'agiter. Je voulais réchauffer l'apprentie, et la laisser dormir, aussi. Tiens, et pourquoi ne pas lui trouver quelque chose à grignoter ? Je commençais par lui donner de vifs et réguliers coups de langue, et m'écartais assez souvent pour secouer mon pelage humide. Une fois qu'elle sembla tout à fait au sec, je faisais le tour de l'endroit. Nous étions bien seule. Je lui trouvais une souris, assez grasse, mais tout de même petite, et la posais près d'elle. Un coup d'oeil au ciel m'apprit que j'avais encore le temps. Je ne devais rentrer au camp que plus tard.

Quand elle remua, je me rapprochais, souriante. Elle serait surement plus reposée, après une petite sieste, comme celle qu'elle venait de faire. D'ailleurs, la voilà qui ouvrait les yeux. La jeune chatte me regarda un instant, pensive, puis remarqua le rongeur, qu'elle mangea avec appétit. Il était assez gras, et bien juteux, en tout cas, d'après ce que j'en voyais. Quand elle eu finit, elle me lança un regard, qui, au delà des mots, su me faire comprendre sa gratitude, qu'elle me remerciait une nouvelle fois. Moi, je m'étais assisse depuis quelque temps déjà quand elle se remua, gigota, pour bientôt s'installer différemment. Sans doute pour éviter une crampe, ou tout autre chose du genre. Une petite voix creva le silence, je sortais brusquement de mes songes, revenant à l'apprentie, qui déclarais;

- Merci encore de m'avoir sauvée. J'ai eu une petite mésaventure. Je me promenais dans la forêt près du torrent tumultueux et j'ai glissée à cause de la berge trempée. Personnes n'a pus me porter secours à part toi. D'ailleurs je sens une odeur de lait et donc je suppose que tu viens d'avoir des petits. Pourquoi n'ait tu pas avec eux ? 

Ah ? Alors elle avait glissé.. L'aventure lui apprendrait sans doute de faire plus attention, ou de se promener accompagnée. Mais au moins, l'issue ne serait pas tragique. Une fois de plus, je remerciais les étoiles de m'avoir mise sur son chemin. Qui sait ce qui se serait passé, si je n'étais pas passée par là ? Elle se serait surement noyée. Je secouais la tête, chassant ces images floues de silhouette féline dans l'eau. Elle était en vie, et avait l'air d'aller bien, c'était ça, le principal. Je la portais ensuite, prise dans mes pensées, le vent des idées soufflant plus fort qu'à l'accoutumée dans ma tête. J'avançais, sans plus me rendre compte de la présence de la petite chatte, jusqu’à ce qu'elle ne dise;

- Où m’emmène tu ? Et pourquoi tu ne répond pas à mes questions ?

Me souvenant d'un coup de mes intentions et de sa présence, je m'arrêtais, et la déposais au sol.

- Oh, ah, je suis désolée, je.. J'ai oubliée de te répondre. D'ailleurs, comment t'appelles-tu ? Je voulais t'emmener vers les frontières, mais avant, pense-tu pouvoir rentrer seule chez toi ? Ou as-tu besoin d'aide ? A moins que tu ne préfère passer voir un guérisseur avant ?

Je me sentais bête d'avoir complètement oublié de lui répondre, et tentais de me rattraper, en répondant enfin à ces questions.

- Oui, j'ai eu des petits, il y a peu, mais je ne supporte pas de ne rien faire.. Je suis chef, après tout. Je suis venue ici me promener.