(L1) Qu'est-ce-que tu fiches ici ? [RP Lune]

« La vie n'est qu'une coïncidence absurde et éphémère, ou pas. »

Lune Oubliée  ~  Nuage Abyssal.

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Je courais. Depuis combien de temps déjà ? Une éternité ou seulement un instant, je m'en fiche. Je court, je sent le vent dans mes moustaches, la caresse du soleil sur mon pelage, le chant de la vie à mes oreilles. Voila ce qu'est la vie, la vrai vie. Pas celle que mène tous ces chats des Clans, soumis à des lois qu'ils détestent, obligé d’obéir à des ordres qui les dégoutte. Moi je ne dépend de personne, mais personne ne dépend de moi. C'est un règle d'or a appliquer lorsque l'on mène la vie qui est la mienne. La Grande Prairie, c'est l'endroit ou je me trouve, et si ma mémoire est bonne, je suis actuellement sur le territoire du Clan de la Nuit Noire, peuplé de chats assez sanguinaires il me semble. Alors qu'une autre se serait enfuie, queue entre les pattes jusqu'au ventre, moi je courait dans cette prairie. Insolence, effronterie, amusement, et beaucoup d'autre raisons me poussent à venir, et m'attarder. Je recherche l'aventure, la découverte et la nouveauté. Quoi de mieux pour les trouver que de venir ici ? Un endroit qui m'est totalement inconnue ! Je laisse mes pensés divaguer, imaginer la suite de cette journée, allais-je tomber sur une patrouille ? Devoir les combattre ? Ou plutôt utiliser ma langue aussi acérée que mes griffes pour m'en tirer ? Les deux me plaisent et me procureront du plaisir. Ou je pourrais tout aussi bien passer mon chemin sans croiser âme qui vive. Quelle ne serait pas ma déception ! Une multitude de proie se trouvait à ma disposition, je n'ai qu'à tendre la patte pour les cueillir, mais je n'ai pas faim. Je m'amuse cependant à courser les petits rongeurs, seulement pour la joie de les voir affoler, désespéré, démunis, devant l'inévitable. Mais je leur laisse la vie sauve. Pourquoi les tuer inutilement ? Je ne suis pas énervé, donc pas besoin de me défouler, je n'ai pas besoin de manger, mais juste de m'amuser, et c'est chose faite.

Sa vue se brouille, les couleurs s'assemblent, se séparent en une multitude d'explosions lumineuse. Puis le noir. Absolue, insondable, infinie. Le noir.
Il est la, devant moi. Ce chat qui à lui tout seul à su briser ma vie. Détruire mon existence. Me détruire. Ombre sans visage, contour sans nom. Mon père. Pourquoi me revient il en songe ? Mais suis je bel et bien en train de rêver ? Je ne crois pas, je perçois l'endroit ou je me trouve, dans cette prairie. Mais son image s'y superpose. Les voix deviennent insupportable. Douloureuse et malfaisante. Me faisant perdre la raison. Mon corps se met seul en position d'attaque, je n'ai même plus conscience d'avoir un jour eu un corps. Mais avant que j'ai pu porter la moindre attaque,puisque il me semble que c'est ce que j'allais faire, la vision disparut. Ma fourrure reprit une taille normale, mon cœur ralenti. Peu à peu, le voile se leva, les voix redevinrent simple murmure presque inaudible. Mais le souvenir lui, persista, persistera. Longuement, jusqu'à la mort, de l'un de nous deux.
Les couleurs reprennent leur places, la jeune chatte retrouve sa place dans le monde normal, quittant  sans regrets celui des songes. Sans quelle remarque que sa place n'est plus la même, qu'elle s'est décalée, détail infime, qui aura pourtant son importance capital...

- Qu'es que tu fiches ici ? Tu es sur le territoire du Clan de la Nuit Noire ! Tu as exactement 5 secondes pour déguerpir avant de que je ne t'arrache les yeux !

Je sursautais vivement, jamais je ne m'étais fait surprendre comme ceci. Du moins depuis longtemps. Je me retournais très calmement, en apparence, même si à l'intérieur j'étais très secouée par les récents événements, et en cas de combat cela ne me serais pas un avantage. C’était une apprentie, juste une apprentie, d'à peu près mon âge je dirais. Mais j'ai déjà affronté des ennemis beaucoup plus puissant et retorse qu'elle, elle ne devrait pas me poser grande difficulté. Surtout que dans les Clans riche, rare sont les vrai bataille, celle ou le sang coule, ou les chats tombent, bataille qui font mon quotidien depuis ma naissance. Même si j'ai appris à ne jamais sous estimer un potentiel adversaire, la défaite n'en est que plus amère.
La chatte qui me faisait face était petite, comme moi. Ce qui représente un problème, dans une moindre mesure, puisque nous sauront toute deux utiliser notre agilité et notre rapidité. Ma moustache droite tressaillit pendant que je continuais à l'observer, ne daignant pas encore lui répondre. Pelage blanc, parsemé de tâches rousses sombre. Pas très pratique pour chasser dans cette plaine d'un vert flamboyant, autrement plus efficace lorsque la neige aura recouvert le paysage de son manteau silencieux. Je finis par m'arrêter sur ces yeux. D'un vert foncé très étrange. Je les trouve aussitôt magnifique. Mystérieux, intrigant, sombre, magnifique tout simplement. Aucun doute que cette chatte n'aurait pas de problèmes à trouver l'amour. Mais je ne vais pas m'attarder sur le sujet, je pourrais y passer des heures, laissons le au jour pluvieux et sans soleil !
Elle avait du cran, tout de même, seule dans cette plaine, de m'aborder aussi durement, alors  qu'elle ne connaît rien de moi. Cela a été l'erreur de beaucoup de chats, me sous estimer, me croire inoffensive. J'en suis désolé, mais aucun n'est en mesure de vous raconter l'histoire de notre rencontre... Puisque, d'après ce que j'en sais, les morts ne parlent pas ! Sans le savoir, elle venait de mettre les pattes dans un engrenage interminable. Dès ses première paroles elle m'énerve, sachant que je suis très rancunière, si elle continue ainsi à gâcher ma journée, je vais finir par envisager de gâcher sa vie, oui je vois grand moi ! J'aurais voulu tomber sur une patrouille pour avoir un combat à peut près digne de ce nom, mais je pense finalement sortir une autre arme que les griffes pour m'amuser aujourd'hui, les mots.

-Tout d'abord, pour m'arracher les yeux, il faudrait que tu m’attrape, même si cela peu te sembler un détail insignifiant, je t'assure qu'il est important ! Ensuite, me croirais tu aussi stupide pour ignorer ou je me trouve ? Les Clans ? Les territoires ? Très peu pour moi, je vais la ou me porte mes patte, que ton Clan, et que tu le veuille ou non. Et pour répondre à ta première question, je fais comme toi, je chasse, ou en plus général je vis, voilà ai-je répondu à tes questions ou dois-je me montrer plus explicite ?

J’avais parlé très calmement, trop calmement. Je n'avais pas lâché des yeux son regard. Ne tentant pas d'y lire quoi que se soit. Juste pour lui faire comprendre ce que les mots n'étaient pas capable de transmettre. J'avais la tête légèrement penchée sur le côté, assise, la queue enroulée autour des pattes. Une étrange lueur au fond du regard. Une lueur de prédateur, une lueur nouvelle. Celle de ce changement dont elle n'a que trop conscience...

« La vie n'est qu'une coïncidence absurde et éphémère, ou pas. »

Lune Oubliée  ~  Nuage Abyssal.

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- Chasser sur les terres d'un Clan à moitié tué par le Clan Suprême, comme c'est charmant. Moi si j'étais toi, j'irais encore plus loin : j'irais m'en vanter à tout le Clan concerné.

Colère, douce-amère, enivrante, irrésistible. Une fidèle compagne celle la ! Je commence à extrêmement bien la connaître, bien plus que je ne le devrais. Je finis toujours par m'y réfugier, pas par lâcheté, peur ou quoi que ce soit d'autre, non, par choix, envie, et désir. Cela peu sembler inconscient et dangereux, mais le risque fait partit de la vie non ? Si vous n'en avez pas encore pris conscience il serait temps de commencer à vivre vraiment sa vie …
L'autre s'avança sans crainte apparente. Comme j'aurais pu le faire, pourquoi remarquer ce genre de détail ? Je ne sais pas … On dit que les opposés s'attire, cela veut-il dire que les ressemblances se repoussent ? C'est un sacré théorie à aller explorer ! Elle me fixa dans les yeux. Que croyait elle ? M’impressionner ou m’effrayer ? C'était peine perdue, des chats arrogants et sanguinaires, j'en ai tués plus d'un. Néanmoins je n'avais pas envie de la tuer, du moins pas encore, il ne tenait qu'a elle que la situation reste comme ça, mais je dois dire qu'elle s'y prend très mal, vraiment très mal !

- Et si tu crois que je vais partir en hurlant comme une pauvre froussarde dès que tu auras lever une griffe, crois moi tu te trompes de chat. Je me battrais jusqu'à la mort. De toute façon, je n'ai plus rien à perdre.

Son courage, ou son incommensurable bêtise, ne faisait aucun doute. Elle avait prononcé ses paroles avec une haine et un dédain presque visible, j'ai dis presque. Il est évident qu'elle trouve ridicule les autre chats de son Clan, les apprentis je pense, c'est vrai que j'ai beau avoir leur âge, j'ai déjà tué à de multiples reprises, la vie m'en a fait voir de toute les couleurs. J'ai souffert et je me suis endurcis, tout à fait normal. Il me semble qu'elle aussi à souffert, cette colère qui brille dans son regard, cette haine que je peux lire dans chacun de ces mouvements. Cette douleur qu'elle respire … Elle est comme moi en fait. Elle aussi a besoin de se défouler de toute des souffrances, de toute ces peurs, puisque oui souffrir implique d'avoir peur. Pas de cette souffrance non, pour c'est par exemple la peur de l'incertitude, de mourir sans jamais savoir, sans jamais lever le voile sur a vérité. C'est cela ma plus grande peur. Donc indirectement, la peur d'une mort prématurée.  Et elle ? De quoi a t-elle souffert ? De qui a t-elle peur aujourd'hui ? Quels sont les fantômes qui viennent la hanter ? Je commence à en avoir vraiment marre de me poser autant de questions !
Je reporte mon attention sur l'autre.

- Me vanter ? Oui tu as raison sur ce point, je pourrais me vanter d'être libre, comparé à vous autre, soumis au Clan Suprême,obligé de supporter leurs règles horribles et ridicules. De regarder vos amis, camarades et parents se faire tuer aux Hunger Games. Alors oui, je pourrais me vanter d'échapper à tout cela. Mais à quoi bon ? Vous ne pourriez pas comprendre. Et pour information, ton Clan se porte bien mieux que d'autre. Alors mesure ta chance , avant de proférer des absurdités !

Je reprenais avant qu'elle puisse ouvrir la bouche.

- Et j'espère bien que tu ne vas pas partir en courant comme une lâche,j 'en serais terriblement déçue ! Si il y a bien une chose que j'admire dans vos Clans, c'est la solidarité, vous êtes sensé ne jamais vous laisser tomber, vous soutenir, alors laisser une intrus devenir un danger potentiel pour tes compagnons de Clan ? Quelle piètre image tu m'aurais donné du Clan de la Nuit Noire ! Et puis je dis ça juste au cas ou : Si tu veux mourir maintenant et tout de suite, tu le dis, je me ferais un devoir, et même un plaisir de t'exaucer, après c'est seulement une petite proposition entre personne qui se comprenne.

Devant son regard interloqué je poursuivit.

-Oui, j'ai vu la haine et la colère qui sont en toi, je les connais bien puisqu'elles sont également miennes. Je sais ce que tu ressent, même si nos expériences et nos souffrances ne sont certainement pas les même ...  J'ai choisis de vivre avec ça sur le dos, c'est dur, un combat de chaque instant, mais je tiens bon. Après si tu veux déjà lâcher prise, c'est ton choix. Mourir c'est simple, c'est vivre qui demande du courage.

J'avais parlé en la regardant dans les yeux tout le long. Y voyant se succéder les émotions, j'avais visé juste, j'en étais persuadé. Maintenant, allait elle choisir la facilité d'un mort rapide ? Ou continuer le combat de la vie ? Même si je ne connais pas la nature de ces tourments, ils doivent ressembler au miens … Si elle décide de m'attaquer par contre j'en serais très vexé, je tente finalement de l'aider, me repousser serais une marque de mauvaise volonté pure, je ne pourrais dans ce cas plus rien pour la sauver de l'abîme dans lequel elle est plongée. Pour la première fois depuis longtemps, l'espoir faisait battre mon cœur ...

« Deux âmes, deux passés, un destin. »

Lune Oubliée  ~  Nuage Abyssal.

- Tellement que je ne suis plus sur de vouloir vivre. Des fois, il suffit d'un mot, d'un geste, pour détruire la vie d'un chat qui n'a jamais demandé à naître. Et maintenant, nous n'avons que des souvenirs pour nous rappeler de ceux qui nous sont chers, et qui sont les coupables de leur mort, pour, peut être un jour, les venger.

Maintenant j'en étais sûre. Elle souffre, terriblement. Comme je souffre, comme j'ai toujours souffert moi aussi. Sa voix tremble. A travers ses yeux je peux voir les larmes, celles qui doivent couler, celles qui si elles ne coulent pas, vont l'empoisonner, la martyrisant de l'intérieur. C'est bien sur une image, beaucoup trop proche de la réalité à mon goût. Je ne bouge pas, pourquoi lui porter des marques de réconfort et d'affection ? C'est à l'intérieur qu'a lieu le combat, et je me vois mal lui donner une accolade mentale … Je continu à la fixer longuement dans les yeux. Je ne sais pas si aujourd'hui j'ai aidé cette chatte, je ne sais pas si elle va gagner ce combat. Celui-la même, que je mène encore chaque jour de ma vie. Aucun doute qu'il lui reste un long chemin à parcourir, tout comme moi, mais je sais que l'une comme l'autre nous pouvons y arriver ! J'ai l'impression de parler comme si j'avais vécue cent vies misent bout à bout. En même temps, la mienne fut si remplie de tristesse et de douleur que c'est comme si c'était le cas ...

- Écoute, moi aussi j'ai perdue des êtres cher, et je vais encore en perdre très bientôt …

Puisque Museau de Pluie est aux Hunger Games, combien de temps avant que je n’apprenne ça mort ? Je me donnais une claque mentale, pourquoi de telle pensées ? Il pourrait très bien s'en sortir vivant … Peut être, ce mot est de trop dans ma phrase ! Maudit Clan Suprême ! Maudit Hunger Games ! Je repris, plus rudement.

- Mais la vie, elle, continue malgré tout. Tu ne peux rien pour les morts, alors profites de la vie à leur place. Ne cède pas à la facilité, montre que tu as du courage, relève la tête et va vivre ta vie, on en a qu'une bon sang !

Les derniers mots étaient jetés à la figure du monde, pas pour elle, ou peut être que si, mais surtout pour moi, les maîtres mots de la vie que j'ai mis si longtemps à trouver, et encore plus de temps à comprendre. Mais maintenant je les tiens, je vis ma vie, vraiment.
Je me retournais, sans un regard en arrière pour l'apprentie.
Avant de quitter la clairière je m'arrêtais le temps d'un soupir.

-Moi c'est Lune Oubliée, nous nous reverrons bientôt, j'en suis sûre, tâche d'avoir compris la vie …

Puis je m'élançais dans la forêt. Il me sembla entendre un vague chuchotement, Nuage Abyssal, son nom porté par le vent, ou elle qui me le murmure ?
Un sourire étira les mes lèvres, puis l'ivresse de la course chassa toute autre pensée, je m’éloignais d'elle, sans réellement la quitter …
Ce n'était qu'un au revoir .

HRP: