Bruyant Silence - with Lune Oubliée.

BRUYANT SILENCE

Rp With Lune Oubliée

https://www.youtube.com//watch?v=N8o9VPqerQU

Hypocrisie du Paon baissa la tête légèrement, si bien que la lune éclaira ses yeux d'ambre froid, masquant ainsi le reste de son visage. Le pâle éclat de l'astre blanchâtre donna une lueur fantomatique, morbide, au chat tigré. Chaque nuit, la lune susurrait au guerrier de tendres promesses, l'incitant à venir partager quelques instants en sa présence. Car oui, la lune avait toujours attiré Hypocrisie du Paon. Sa froideur, sa malveillance. Tout cela brillait fortement aux yeux du mâle, comme une papillon de nuit attiré par la lumière, désirant se l'approprier, devenir sien. Ô, douce et aigre mère du ciel. Hypocrisie du Paon ferma à demi les yeux, dévorant plus encore cet astre du regard. La lune, elle, n'apportait pas de chaleur comme le faisait le soleil, boule brûlante et aveuglante du jour. Mais celle-ci apportait lumière et réconfort. Sa lumière à elle était de faible intensité, rendant ainsi les ombres plus longues, plus sournoises. Ah ! Douce complaisance de l'attitude malsaine, de l'ombre, de la peur. Mai pourtant, Hypocrisie du Paon était loin d'être un de ses chats sanguinaires et assoiffés de sang chaud, qui n'hésitait nullement quand il s'agissait de dévorer les restes de ses camarades, une lueur cruelle au fin fond du regard. Non, non, le mâle tigré n'était pas de cette tempe là. Lui, au contraire, prêchait pour le doux silence sépulcral que la nuit pouvait offrir. Au diable les bains de sang et les félins possédés par de vils démons à cornes. Non, ce que voulait le mâle aux yeux ambrés, c'était plus rien. Un vide continuel, sans fin. L'animal s'ébroua légèrement, sortant de sa léthargie. La lune, elle, continuait de briller, comme si de rien n'était. Elle voyait, elle ne voyait rien. Hypocrisie du Paon soupira. Décidément, cette nuit s'annonçait des plus calmes. Il ne savait guère ce qui l'avait poussé à se rendre en terres libres, bravant milles dangers. Pourtant, il était bel et bien là, présent. Et toujours, toujours, cette belle lune qui l'attirait. Le mâle soupira, puis, d'un geste lent, se retourna doucement. Il était désormais temps de renter au camp. Peut être parviendrait-il à trouver quelque chose à se mettre sous la dent en chemin. Un vulgaire mulot, ou bien un oiseau. La fraicheur apportée par la nuit attirait le gibier à sortir des cachettes, laissant libre court à leur faim insatiable. Pauvres diables, pensa soudainement Hypocrisie du Paon. Néanmoins, pas après pas, il s'éloigna calmement  de la falaise escarpée, en priant silencieusement qu'aucun évènement ne vienne perturber sa douce balade au clair de lune.

Le vent souffla quelques peu, caressant le doux pelage tigré du mâle aux yeux ambrés. La lune continuait de le narguer, émerveillant le monde de sa beauté blafarde. Sa douce lumière blanchâtre jouait avec les ombres du soir, les rendant plus étranges et attirantes encore. La nuit était un lieu calme et paisible, mais guère chatoyant de couleur. Le noir. Le blanc. Le bleu. Des couleurs froides, néanmoins belles et intrigantes. Car oui, c'était cela, la nuit. Un ensemble de choses qui, le jour, pouvaient paraitre anodines, mais qui la nuit se drapaient d'un voile de mystère. Hypocrisie du Paon soupira. Pas après pas, il s'éloignait de plus en plus du bord de la falaise, s'enfonçant dans les terres, entre les arbres à l'aspect lugubre. Il aimait bien la nuit. Douce, calme et silencieuse. Car c'était le silence que le guerrier tigré prêchait le plus. Soudainement, le cœur du félin aux yeux ambrés s'accéléra. Une envie folle prit possession de ses pattes, tandis que son corps était parcouru de frissons d’excitation. Il fallait courir. Vite. Peut importe où aller. Mais loin. Hypocrisie du Paon fit jouer ses muscles nerveux rapidement, et s'élança au travers de la forêt.

Le mâle frémissait alors que le vent jouait dans son pelage, faisant voler ses poils brunâtres. Il semblait voler au travers des arbres, comme si des milliers de pauvres diables courraient derrière lui. Mais il n'y avait personne. Pas même un simple mulot, oiseau, ou autre habitant de la forêt. Personne. Personne. C'est à ce moment que choisit Hypocrisie du Paon pour s'arrêter. Ses muscles tendus s’apaisèrent, et son souffle se calma quelques peu. Il marcha sur quelques mètres encore, avant d'enfin s’arrêter complétement. Encore haletant, il observa les environs, analysant avec précision sa destination. Alors qu'il pensait s'être enfoncé dans la forêt, le mâle tigré s’aperçut qu'il avait en réalité longé la falaise. Frustré, il gronda de mécontentement. Son sens de l'orientation était, depuis toujours, plus que lamentable. Et cela n'était pas près de changer. Le guerrier s'ébroua, chassant ses dernières fatigues de sa course, et s'assit, dans l'attente de quelque chose.