Le retour d'une ombre ...

« Le retour ... »

 

Lune Oubliée~Museau de Pluie~Tornade~Etoile Naissante~Nuage de Myosotis...

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Elle s'avance. Il ne lui reste plus qu'un pas à faire. Un ultime pas. Le dernier. Elle lève la patte, et lentement, comme à regrets, ou au contraire, par une hésitation du à la certitude, le repose de l'autre côté. Une partie du monde qui est loin de lui être inconnue, mais qu'elle avait abandonnée à son sort... Isilrà. Un étrange frisson lui traverse le corps entier. Cette terre est la même, empreinte d'un souffrance presque palpable, d'un désespoir omniprésent. Mais Lune, elle, n'est plus du tout la même. Elle à irrémédiablement changée. Et le pire c'est qu'elle en a conscience...


Elle reste arrêté, une patte dans ce monde, qui est le sien, même si durant un temps elle l'a farouchement renié. Partant loin, plus loin que n'importe quel chat de ce monde n'est jamais aller. Plus loin qu'elle n'aurait du. Elle a vu des choses qui échappent à la vue de tous. Même du Clan Suprême. Des choses dont elle ne parlera jamais. Qui resteront pour toujours son secret, sa souffrance. Elle avance l'autre patte, fait un pas. Respire pour la première fois depuis bien longtemps l'air de sa terre natale. Une larme roule lentement sur sa joue, puis va s'écraser de l'autre côté de la frontière. Du côté d’où elle revient. Scellant pour toujours ce qu'elle sait. Son passé et son avenir.

Elle court, depuis longtemps. Une joie nouvelle coule ses veines. Elle est de retour. Pour de bon cette fois. Et elle sait qu'elle a bien fait, elle en a la profonde certitude. Les voix se taisent, pour la première fois depuis bien longtemps, comme pour appuyer ce choix. Un choix irrévocable.
La petite chatte slalome entre les arbres, évite tout les obstacle, se jouant des éléments comme on se jouerait d'une souris. Son voyage l'a en effet changé mentalement, mais aussi physiquement. Plus endurante, plus souple, à présent un parfait instrument de mort. Des changements qui ne sont peut être pas encore tellement visible, mais cela ne saurait tarder...
Elle finit par arriver, par hasard ou inconscience, sur la falaise. Mais pas n'importe laquelle. La Falaise Lunatique. Un endroit qui ont peut le dire, aura rythmé toute sa vie. D'abord sa rencontre avec Museau de Pluie, son seul, et unique amour. Puisque de son point de vue l'amour est une chose éternelle. Puis la fois ou elle était revenue ici, peut de temps auparavant. Une visite rapide de ces terres, un jour ou la nostalgie avait était trop forte pour être supportable. Et puis maintenant, son véritable retour. C'est aussi à cet endroit qu'elle se trouve. Pourquoi ? Par quel étrange jeu de la vie ? Jamais elle n'aurait la réponse, comme d'habitude. Elle soupire. Cette fois ci elle aurait des réponses. Elle irait les arracher à la mer s'il le faut, mais elle les auraient. Une étrange idée émerge alors de ces pensés. Sans une hésitation, elle se retourne et se dirige vers la falaise. Elle s'approche du bord. Les brusques rafales de vents qui l'avaient autrefois déséquilibrée, perturbée, effrayée, n'avaient plus aucun effet. Ou plutôt l'effet contraire. La petite chatte semblait se couler entre les fils du vent, jouer avec les bourrasques les plus violentes. Sans crainte, sans danger, sans peur. Avec un naturel presque insultant pour les forces de la nature. Après un long moment, elle s'approcha dangereusement du bord, s'y pencha un instant, puis recula, avant de courir et de se jeter dans le vide.

D'un mouvement parfaitement contrôlé la petite chatte se courba, crocheta une prise infime sur la paroi, et se retrouva en équilibre précaire sur une toute petite corniche. Elle plongea alors en avant, s’ensuivit une impensable suite de pirouettes en tout genre, toute plus risquées les une que les autre, toute plus improbable, et même impossible. Mais « impossible » est un mot qui à présent ne rentre plus dans le vocabulaire de Lune. Elle finit par arriver au bas de la falaise. Elle rentra ses griffes, se laissant lentement glisser sur les rochers bordant cette falaise. Elle se pencha, et commença observer attentivement la surface de l'eau. Tour autour d'elle, les vagues se déchaînées, fracassant contre le mur rocheux tout les déchets de la nature. Et elle, petite chatte au pelage d'encre se permetté de défier les éléments. De rester la, assise sur ce rocher, au milieu de ce chaos d'eau et de sel. Elle fixait un point qu'elle seule pouvait voir. Un point invisible pour qui ne sait pas regarder. Elle était venue chercher des réponse, et elle les avaient trouvés. Lentement, comme à regrets, elle se détourna, et repartit comme elle était venu, d'une façon impossible.


Avant de poser la patte sur la partie horizontale de la falaise, elle avait senti que l'air était différent. Elle remonta entièrement. Avant de s'immobiliser, son cœur rata un battement. Puis un deuxième, lorsqu'elle comprit. Devant elle se tenait une personne qu'elle pensais ne plus jamais revoir. Une personne qui avait compté pour elle bien plus que sa propre existence. Une personne qu'elle aime plus que tout au monde . Museau de Pluie.
Elle ne bouge pas, reste interdite devant le cadeau fait par la vie. Ne comprend pas, ne comprend plus. Puis une certitude s'impose à elle. Celle de l'amour.

L'amour fait beaucoup de promesse, mais la seule qu'il tient c'est celle de la souffrance.

La certitude de souffrir vous prend une fois, et ne vous lâche plus.

HRP:

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Une certitude. La certitude. Peut être la seule qui vaille la peine de vivre. La seule qui vaille la peine tout court. Au delà des mots, au delà des sentiments. Cette certitude.
Celle de l'amour.
Museau de Pluie est la, devant elle. Pareil à un rêve, espoir fugace et éphémère d'un renouveau inaccessible. Qui pourtant lui tend les bras. Mais comment pourrait elle y croire ne serais ce qu'une seule seconde ? La vie ne lui a jamais était agréable, ne lui a jamais fait de cadeau. Pourquoi aujour... « Seul les idiot ne change pas d'avis, la vie est elle devenue intelligente ? » Et pourquoi pas ? Sans plus se poser de question, elle s'élance vers lui. D'abord doucement, de peur que le mirage s'efface. Mais la folie ne l'a pas encore trouvée, du moins pas complètement. L'image de Pluie persiste, les odeurs, les couleurs, appuis ce que lui hurle son cœur : c'est la vérité. Et non une quelconque illusion. La vérité et rien d'autre. Ah, si, Museau de Pluie. Il vint mettre sa truffe dans son pelage, elle fit de même, s'enivrant à n'en plus finir de son odeur. Il finit par rompre leur étreinte d'un pas en arrière. Instant de magie, de bonheur, de quelques minutes, ou de plusieurs éternités, selon le point de vu. Mais l'éternité ne cautionne pas la notion d'amour. C'est l'amour qui cautionne celle d'éternité. Ils s’observèrent un instant, du moins un instant, tout est relatif. Il finit par ouvrir la bouche pour parler. Mais avant même qu'il ne le fasse, elle savait ce qu'il allait dire, elle même l'avait déjà trop imaginé. Ce moment, cette scène de retrouvaille. Dans ces rêves, dans ces songes, dans sa folie. Elle avait préparé mainte et mainte discours, à présent inutile et ridicule, insignifiant et grotesque. L'amour ne passe pas par les mots, mais par les sentiments. Mais comment faire pour traduire ses sentiments lorsque les mots sont dérisoires ? Les actes. C'est pour cela qu'ils n'avaient pas parlé immédiatement, c'est pour cela qu'elle ne pouvait pas ressortir un discoure, et c'est cela qui montre l'étendu de leur sentiments. Infini …

-Lune ! Si tu savais comme tu m'a manqué !

Bien sur qu'elle le savait, lui aussi lui avait manqué. Ils avaient vécu le même calvaire, la même horreur. Lui aussi avait du se réveiller la nuit en hurlant, après un cauchemar ou il la voyait morte, un rêve ou il lui avait parlé. Lui aussi avait du se maudire, s'insulter s'en vouloir. Mais le passé reste le passé. Rien ne pourra changer. Des chats intelligents ne s'attarderaient pas trop sur ce passé de souffrance récent, ils se tourneraient vers l'avenir que leur offre la vie. Et ils sont des chats intelligents. Enfin, elle redevenait complète, entière, elle. Pluie était bien plus que l'incarnation de l'Amour. Bien sur qu'il y avait de ça, mais plus encore. Il est tout, tout simplement. L'Amour, L'Espoir, la Vie, le Passé, le Présent, le Futur...
Le seul être capable de comprendre Lune, qu'est ce qu'elle soit devenue.

-Lune !

Un cri la sortit de son état de contemplation. Intéressant, elle revient après une absence et au même endroit, deux personne qu'elle aime, connaît et respecte. Il faut savoir qu'elles sont très peu, ces personnes. Et encore plus intéressant et étrange, tout les deux l'ont appelé « Lune », mais pas « Lune Oubliée », qui est tout de même son véritable nom. Son instinct lui souffle que ce n'est pas simplement pour un diminutif affectueux. Peut être que ce nom choisis il y a bien des lunes de lui convient plus si bien. « Oubliée »... L'est elle toujours ? Impossible à dire, cependant elle se jure de repenser plus sérieusement à cette question d'une étrangeté peu commode.
Tornade, puisque c'était elle qui avait interpellé la jeune chatte noire, vint s'arrêter à sa hauteur.

-C'est lui ? J'aurais imaginé un chat à l'aspect un peu plus... Combattant, pour toi, mais bon tu fais ta vie !

Toujours autant de finesse et de tact cette Tornade ! Elle s'assit calmement, attendant leur réponse. Lune jeta un léger coup d’œil en direction de Museau de Pluie, mais il ne paru ni offusqué, ni énervé … « Mon Pluie, toujours calme, serein... Comme je l'aime. » Elle reporta mon attention sur Tornade, elle n'avait pas changé, même allure, et d'après les premières phrases, même caractère !

-Tornade !

Sans plus hésiter elle s'avança afin de presser brièvement truffe contre celle de son amie. Avant que cette dernière n'est pu se défiler, Lune Oubliée recula, un léger sourire sur le coin des lèvres. Elle était juste heureuse de les retrouver tout les deux. Comme si rien n'avait changé. Pour eux rien n'avait changé, mais pour elle s'était très différent, beaucoup plus différent qu'ils ne pourront jamais l'imaginer...
Un léger bruit dans les broussaille la fit se retourner d'un bon. Lorsqu'elle compris qui était la, ses poumons se vidèrent. L'air lui sembla une substance aussi étrangère qu'inconnue. Elle était la, celle qui avait su la première lever un peu du voile de son passé, celle qui lui avait offert la chance d'une nouvelle vie, chance refusée, reniée, incomprise. Etoile Naissante ...

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Ils étaient tous la. Tous ceux qui compte pour elle, réunis en un même endroit. Comment une telle chose est possible ? La situation inédite la laissa sans voix, tous lui demandé comment elle allait, ce qu'elle avait bien pu faire durant tout ce temps. Mais elle avait promis de garder le secret, seulement elle ne pouvait pas mentir à ces personnes qui lui sont si proches.

-Je ne peux rien vous dire. Merci d'être la.

Elle vint leur effleurer le museau. Dans un geste tendre et sincère, avec une pression particulière pour Pluie. Lentement la jeune chatte noire se retira dans l'ombre. Laissant ses compagnons étonnés, elle les aime réellement. Mais tous les revoir, les sentir. Vivant et bien présent. Il lui faut du temps pour se réhabituer à la compagnie. Lorsqu'elle disparut, elle se sentit heureuse. Elle venait de tous les retrouver. De retrouver le chemin de la vie.

FIN