(L1) Une ombre.... [avec myo]

27ème jour de la lune du Printemps de l'Espoir, Aube ( enfin matin quoi )

Le crissement de mes pattes sur le sable de la plage était recouvert par le bruit des vagues venant s'écraser sur les rochers et les cris des mouettes. Pas moyen de les faire taire celles-là ! J'avançais lentement tout les sens en alerte; ce n'étais vraiment pas le moment de se faire surprendre. Je m'étais levée tôt ce matin, peu avant le lever du soleil et avait réussi à sortir de la pouponnière ainsi que du camp sans me faire repérer. J'avoue que la chose n'avait pas été aussi simple que ça puisse paraître, je dirai même qu'elle n'avait vraiment pas été facile. Et tout ça à cause de se fichu chaton qui avait eu la merveilleuse idée d'être insomniaque. Non, mais franchement quelle idée ! Enfin, heureusement que j'étais assez bonne en improvisation; je m'explique.
Je venais tout juste de me réveiller et étirant lentement mes muscles engourdis par le sommeil, je remarquai alors que non loin de mon nid se trouvait un chaton n'ayant à vu de museau pas plus de 3 mois. Au lieu d'être au côté de sa mère comme d'habitude, il était un peu à l'écart. Bizarre. Je m'étais donc levée doucement, sans faire le moindre bruit, et m'étais dirigé vers la sortie de la pouponnière quand une voix m'intercepta :
-Tu fais quoi ?
Mon sang ne fit qu'un tour et je me retournai d'un seul bloc pour découvrir le fameux chaton qui me regardait avec ses grands yeux interrogatifs. Crotte de souris !
- Ça ne te regarde pas ! Dis-je tout d'abord, avant de me raviser et d'opter pour une autre tactique. Enfin je veux dire, et toi ?
- Bah, comme je n'arrive pas à dormir et que je t'ai vu te lever, je me suis dit qu'on pourrais peu être jouer ensemble !
- Oh, je vois, tu te sens un peu seul.
- Oui, c'est ça.
- Et bien figure toi que tu ne va pas être déçu. Il se trouve que tu n'es pas vraiment réveillé.
- Pas possible !
- Mais si je t'assure ! Et pour preuve, ne trouves-tu pas que la nuit soit un peu trop silencieuse ?les oiseaux ne devraient-ils pas être entrain de chanter gaiement ?
- Si, c'est vrai que c'est bizarre !
Heureusement pour moi que ce chaton n'était pas très futé, il ne savait pas que les oiseaux se taisaient la nuit. Cela dit il était vrai qu'ils se mettaient généralement à chanter un peu avant que le jour ne se lève. En tout cas je m'en sortais plutôt bien mais il fallait quand même que je trouve une manière de disparaître au plus vite. C'est alors qu'une idée tout à fait extravagante me vint, pourquoi pas...
- Si je suis là c'est pour une raison assez particulière. Je vais maintenant te dévoiler des choses que tu ne devra répéter à absolument personnes. Je viens du Clan des Astres passés. Je ne suis pas une guerrière d'autrefois comme tu pourrais le croire mais je suis une sorte d'ombre. oui, c'est cela, une Ombre. La hiérarchie de ce clan et assez complexe, je te l'accorde. Pour que se soit plus simple pour toi, je m’octroie en fait l'enveloppe charnelle d'un chat encore vivant et l'utilise pour me déplacer sur terre. Cependant je ne peut faire ça que si le possesseur du corps est endormi ou alors je doit le plonger dans une léthargie profonde mais cela me demande énormément d'énergie. De plus je ne peu effectuer cette action que pendant un laps de temps très restreint; 3 heures tout au plus. Le détenteur, ici en l'occurrence la détentrice du corps ne se souviendra que d'un moment de vide. Rien de plus. mais tu en sais déjà trop et je ne peut t'en dire plus car le moment n'est pas encore venu. Je doit maintenant te quitter car il ne me reste plus beaucoup de temps, Au revoir et surtout souviens-toi bien que personne ne doit être au courant de ce qui s'est dit ici. Sous le regard ébahit du chaton, je sortie de la pouponnière et fila ventre à terre hors du camp. Si javais su un jour que j'en serai venue à inventer une telle histoire, jamais je n'aurais cru le chat qui m'aurait dit cela ! Les mots avaient couru tout seuls le long de mes babines, comme inspiré par quelqu'un d'autre et cela me rendait presque mal à l'aise.
Je me trouvais donc sur la Plage Mélancolique, juste devant un monticule rocheux. Je décidai de la gravir prestement. Après une courte ascension, je me retrouvai donc au sommet de celui-ci, face à l'immensité bleue qu'était la mer. De ci de là quelques moutons mousseux se montraient timidement mais globalement la masse aquatique était relativement calme. Je sentais la force des vagues venant s'écraser contre la roche dans mes coussinets, les vibrassions parcouraient tout mon corps et m'emplissaient d'une ivresse nouvelle. Je pouvais sentir battre se cœur de la mer dans la moindre petite parcelle de mon être. Les flots me criaient de venir les rejoindre, se plongeait dans l'élément qu'est l'eau, de ne faire plus qu'un avec eux. L'air iodé me remplissaient les ........ et le vent marin me fouettait le pelage, jamais je ne m'étais sentie aussi libre. C'est alors que se produisit ce pourquoi j'étais là. L'astre solaire daignait enfin se montrer.
J'avais l'impression qu'il émergeait de l'eau ce qui lui procurait un aspect divin. Les nuages se coloraient d'or et le ciel prenait des couleurs allant du rouge au rose en passant par le bleu, la nuit retirait son voile noir, vaincu par la clarté naissante. Je restais là, immobile et silencieuse, contemplant la beauté de la nature.
C'est alors que j'eu l'impression qu'une regard pesait sur moi. Je me retournai mais ne vit personne si ce n'est une ombre. J'avais pourtant l’horrible impression qu'il y avait quelqu'un, quelque chose. Une nouvelle fois je cru discerner au loin une ombre sur la plage. Celle-ci se retourna et je pu observer son regard bleu perçant, le même que le mien. La seule différence était que celui-ci étaient parsemé d'un millier de petit étoiles, parfait miroir du ciel. Petit Miroir...Une voix résonna dans mon esprit. Je fermai un instant les yeux, troublée. Lorsque je les rouvrit, il n'y avait plus rien. Plus d'ombre, plus de regard, seulement le vent sifflant dans mes oreilles. C'était à en devenir folle. Je descendit de mon perchoir, ne sachant quoi trop penser. je posai ma patte sur le sol et relavai la tête quand je me rendit compte que j'étais museau à museau avec un autre chat ! J'eu un mouvement de recul puis me ressaisit et ne bougea plus. Ne pas montrer sa peur. Le félin était apparemment une femelle et à en juger par sa corpulence, ne devait pas être plus qu'une apprentie. Elle possédait un beau pelage doré et une tête assez délicate ainsi que des grands yeux bleu myosotis où je pouvais lire de l'étonnement. Je devinai sans mal qu'elle n'était pas de mon clan car son odeur était totalement différente de la mienne. Je restai silencieuse, attendant qu'elle prenne la parole. Ce qu'elle fit sans tarder.

Le souvenir du corps disloqué de Nuage du Démon m'obsédait. Je le revoyait encore et encore tomber et s'écraser contre la pierre. Et moi qui le regardait perdre tout son sang sans bouger en train de pleurer toutes les larmes de mon corps. En rentrant au camp je courais comme une folle pour me clamer, je me cognais contre des arbres car me vue se troublait à chaque fois que je pensais à lui. Son nom s'inscrivait dans ma tête en lettre de feu comme pour me dire; C'est de ta faute si il est mort!! En arrivant dans le camp mes yeux étaient gonflé et rouge mais personne n'avait remarqué mon état.Je me remis à pleurer et j'entendis un de mes camarades grogner contre moi parce qu'il n'arrivait pas à dormir à cause de mes gémissements. Je reniflais et me relevais pour sortir de la tanière des apprenties. Et d'un coup je me lâchais. Les larmes coulèrent à flots je ne pus m'arrêter. Elles glissaient sur mes joues sans s'arrêter, je ne voyais même plus le sol tellement ma vue était brouillée. Nuage du Démon! Et oui la vision de son corps me revenait sans cesse et je ne pouvais rien y faire. Enfin si, courir dans la forêt, ou encore mettre fin à mes jours. Et pourquoi pas les deux? je le ferais! A la plage mélancolique pour me noyer. Une mort tout aussi atroce que celle de Démon! Je me relevais et me mis à marcher en direction de la sortie, mais malheureusement un guerrier était devant l'entrée et il m'arrêta avant que je puisse esquiver un mouvement et il me renvoya vers l'intérieur du camp.
Je grommelais mais pour aller plus vite, je lui obéis. Puis quand je fus arriver juste devant la tanière, une idée me traversa la tête. Je couru un direction de mon passage secret. Et oui il y avait là une sortie, minuscule, que personne n'avait vu. Je me faufilais à l'intérieur et rampais en direction de l'étroite sortie. De l'air frais vins fouetter mon museau dès qu'il fut à l'extérieur. Je sortis vite fait de mon trou à renard puis je me mis à courir dans la forêt. Plus aucune larmes ne coulaient. Il y avait juste la haine que j'éprouvais contre moi qui subsistait. Le vent me procurais une sensation de bien être, j'avais l'impression de voler. Je fus bientôt arrivée à destination et je me réjouis de voir les grandes vagues venir claquer contre les parois de pierres. Je pourrais me noyer sans que l'on retrouve mon corps et comme ça je ne ferais pas souffrir mes proches. Après tout j'étais plutôt digne non? Non! J'ai tué Démon, je ne peux être digne!
Pourtant de l'appréhension vint courir dans mes veines et je dus m’asseoir sur un rocher pour me calmer. Les vagues léchaient le rivage et leurs mouvements me donnait envie de me jeter dedans. D'ailleurs c'est pour cela sue je me levais du rocher. J'allais me mettre à courir quand un mouvement à ma gauche me fis stopper mon mouvement.Je tournais la tête. Une petite chatte au pelage roux flamboyant se tenait là et me regardait. Elle avait l'air de me détailler et je fus surprise en comprenant qu'il s'agissait d'un chaton du clan des Rêves Pales. Je finis par lui sourire et je me levais pour aller vers elle.Elle paraissait plus mature, et plus intelligente que les autres chatons de son âge. Enfin, les chatons ne sont pas bêtes, ce n'ait pas ce que je veux dire! Non ils sont plutôt embêtant, à toujours trainer dans vos pattes quand il ne faut surtout pas! Enfin bref, je m'assis devant elle pour observer ses traits de visage et lui parler.
-Bonjour toi! Comment-appelle tu? Moi c'est Nuage de Myosotis.
Je la regardais et lui souris car elle me faisait rire avec ses petites pattes et sa truffe qui reniflait un peu partout.

-Bonjour toi! Comment-appelle tu? Moi c'est Nuage de Myosotis.
La chatte avait bien finit par parler, comme je m'y attendais. Je n'aimais pas commencer une conversation lorsque ce n'étais pas "prévu" que je parle à un chat, j'aimais maîtriser les choses. Cela dit, cette fois-ci tout ne s'étais pas déroulé comme je le prévoyais.
-...
Je ne répondit pas tout de suite, réfléchissant un peu, la détaillant, la jugeant. Je pouvait distinguer sans problème que ses yeux étaient gonflés, que son pelage était en bataille. Je devinai facilement cette lueur triste dans ces yeux, cette lueur qu'on les gens profondément marqué. Je ne parle pas là des tristesse enfantines et dérisoires, je parle de la vraie tristesse. Celle qui ronge de l'intérieure, celle qui détruit, celle qui tue. Je me résolut finalement à parler, pesant chacun de mes mots.
- Qu'est-ce que ça t'apporteras de savoir qui je suis ? Peu importe qui je suis ! Le plus important est de savoir qui tu es toi. Tu es une apprentie, c'est vrai, mais après ? Qu'es-tu vraiment ?
J'avais décidé d'être directe, je ne savais pas pourquoi, les mots m'étaient venus tout seuls. Je les acceptais. Cette chatte répondrait bien ce qu'elle voudrait, libre à elle de choisir sa réponse. Je l'attendais.

La petite chatte me regarda. Elle n'avait pas l'air contente de la façon dont nous avions débuté la conversation. Comme si elle voulait avoir le dessus sur moi. Je ne me laisserais pas marcher sur les pieds! Surtout que je n'étais pas d'humeur cette nuit.
- Qu'est-ce que ça t'apporteras de savoir qui je suis ? Peu importe qui je suis ! Le plus important est de savoir qui tu es toi. Tu es une apprentie, c'est vrai, mais après ? Qu'es-tu vraiment ?
Elle avait parlé d'une façon direct, et elle n'avait l'air son air blessant. Mes yeux lui lancèrent des éclairs. Pour qui elle se prenait cette petite? Elle était minus et en plus elle se croyait importante, non mais la grosse blague quoi!
-Tu veux vraiment savoir qui je suis? Je suis une tueuse! Et ouais je viens d'assassiner un apprentie du clan de la Montagne Escarpée, et si tu ne te comporte pas mieux avec moi tu finira surement de la même façon!
Pourquoi lui avait-je dis tout cela? Je lui souriait, fière de mes paroles!

Nuage de Myosotis avait légèrement vacillé lorsque j'avais prononcé ces mots, mais cela n'avait duré qu'une fraction de seconde. Elle s'était aussitôt reprise et m'avait lancé d'un ton cinglant et bien calculé ces paroles :
-Tu veux vraiment savoir qui je suis ? Je suis une tueuse ! Et ouais je viens d'assassiner un apprenti du clan de la Montagne Escarpée, et si tu ne te comporte pas mieux avec moi tu finira surement de la même façon !
Elle venait de se trahir toute seule, comme une...grande ! Je me retint d'exploser de rire devant cette réponse que je jugeait tout simplement pitoyable ! Non mais pour qui elle me prenait cette apprentie ?! Pour un chaton né de la dernière pluie ?! Je décidai finalement de lui montrer la médiocrité de sa réponse, comme je me devait de le faire !
-N...nan..,commençai-je d'une voix tremblante, C...c'est...ce... c'est pas possible ! Je me figeai sur place, perdant toute contenance.

Elle parut amusée par ma réponse mais pourtant elle n’esquissa aucun geste de moquerie. Tant mieux parce que je l’aurais vraiment fracassé cette petite ! Elle avait vraiment un comportement de peste et elle ne se prenait pas pour une Crotte de Raton . D’une voix tremblante, elle me répondit.
-N...nan…, C...c'est...ce... c'est pas possible !
Elle s’était figée sur place mais la lueur de moquerie dans ses yeux me fit comprendre qu’elle ne me croyait pas. Je lui souris l’air de rien et après quelques secondes, je lui sautais dessus. Son dos vint taper contre le sol dur de la plage et un craquement se fit entendre. Je plantais mes crocs dans son cou et la secouais dans tous les sens. Du sang gicla dans ma bouche et je l’avalais avec bonheur. Elle perdait ses forces petits à petits et je voyais son regard s’éteindre. Quand la dernière respiration allait être poussée, je la lâchais et la regardais. Elle ne mourrait pas, mais par contre la peur qu’elle éprouverait serait très drôle à regarder !
-Et si, c’est possible !

Je lui souris et plongeais mon regard dans le sien.

Elle se jeta sur moi, littéralement. Je n'eu même pas le temps d'esquisser le moindre mouvement, chose qui de toute manière aurai été inutile et absolument stupide dans la mesure ou je n'étais qu'un chaton, un chaton très débrouillard certes, mais quand même un chaton et celle que j’avais en face de moi était, elle, une apprentie ayant commencé sa formation. Il était clair que je ne faisait pas le poids. Mon dos heurta le sable humide et lorsque que je voulu reprendre mon souffle, je ne pouvais pas. Les crocs de Nuage de Myosotis virent sauvagement se planter dans la chair tendre de mon cou et celle-ci me secoua violemment. Je devinai sur mes poils le liquide chaud qui venait s'y répandre abondamment, je percevait toute la haine que me vouait cette chatte, inimaginable. Je savais qu'avec tout le sang que j'étais entrain de perdre, je ne tarderai pas à mourir. De plus, je n'arrivais toujours pas à reprendre ma respiration, l'air refusait obstinément de rentrer dans mes poumons. J'allais tenter une dernière fois de respirer lorsque que l'apprentie relâcha son emprise sur moi. Mon corps presque inerte vînt percuter le sol, c'est à ce moment même que j'arrivai reprendre mon souffle. Je me mit à haleter, essayant de faire entre le plus possible d’oxygène dans mon corps.

- Et si, c'est possible !

Je ne pris même pas le temps de regarder celle qui venait de m'infligeait de terribles blessures, inutile. Je ne pris même pas la peine de tenter le moindre mouvements, inutile aussi dans l'état dans lequel j'étais. J'avais perdu déjà trop de forces, beaucoup trop de forces. Quelques minutes passèrent, interminables. Je me décidai enfin à ouvrir la bouche, très lentement, très doucement.

- Te sens-tu mieux ? Cela a-t-il réduit ta tristesse et surtout ta souffrance ? Je parlais d'une voix calme et paisible. Je m'étonnais d'ailleurs d'arriver à garder une voix aussi posé et même à parler après ce que je venais de subir. Il y a des jours comme ça, où on s'étonne de nos réactions.

Finiiit !

Finish' !

» Nuage de l'Ombre "Ton passé est fait d'ombre, ta vie est faite d'ombre, tu restera une ombre"
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» Une ombre a besoin d'un corps.. [En cours]